Mon Dieu qu'il est dur d'assumer son nom de naissance. Un fantasme de votre mère, quand ce n'est pas la tyrannie de votre père, donne de vous une image qui adhère à votre peau le restant de vos jours. Jet club évoque la Jet society, la Jet set, et vous ne serez pas déçu par le luxe de l'endroit. D'extérieur c'est le hangar d'un serrurier qui aurait mis la clef sous la porte, mais celle-ci passée vous êtes à Ibiza l'été de vos vingt ans. Oubliez la Jet set et son côté artificiel, oubliez le paraître, la dissimulation, vous êtes chez les libertins, les nobles libertins du XVIIIème siècle, les Diderot, Voltaire, Rousseau, qui s'affranchissent des lourdeurs sociales et de l'hypocrisie morale. J'avais choisi ce dimanche 26 février 2023. Longtemps je me suis couché de bonne heure et, me disai-je, autant prendre son pied l'après-midi, or à trois heures du matin dans mon lit je restais ébloui de tout ce que j'avais vu. Le dimanche c'est gratuit pour les couples et c'est seulement vingt-cinq euros pour les garçons, et pour les affamés le buffet est offert, le vin des Jonquères d'Oriola et le champagne sont excellents, j'attendais une ambiance bon-enfant. Autant il y a du monde avec la fièvre du samedi, autant les lendemains sont calmes, propices à la délicatesse des mœurs. Des femmes, des hommes, habillés élégamment, abandonnés dans de confortables sofas font connaissance, c'est ce que j'appelle proprement faire l'amour. Au bar deux hommes seuls tout en muscle discutent de leurs chantiers. Le bar est immense, c'est un îlot central autour de la si jolie Alex et du calme David, nos hôtes. Toujours au bar deux très belles jeunes femmes ne sont vêtues que d'un voile, la plus classe doit avoir quarante ans, lorsqu'elle se lève pour gagner le fumoir je vois qu'elle a noué sont peignoir de façon que son ventre soit nu, son sexe aussi, je devine son clitoris en même temps que mon sexe se tend. Nous les retrouvons dans le jacuzzi avec deux Catalans au chaleureux accent. Un jeune homme de vingt ans à la barbe impeccablement taillée nous sépare, il est d'une timidité adorable, je suis sûr que ma compagne aimera ses caresses, mais je ne vais pas tout vous raconter... Il y a des équipements très spéciaux, j'espérais y voir la blonde qui me tournait la tête mais elle préférait écarteler un monsieur, je n'étais pas prêt, elle trouva un athlète qui se soumit de bonne grâce, elle abusa de lui, il se tordait de plaisir, puis elle libéra ses membres pantelants et l'emmena dans une chambre qu'elle ferma à clef, c'était son tour de s'offrir, ce fut sans moi, je fis l'amour à ma compagne dans une alcôve au lit immense, quelques garçons allongés autour de nous se masturbaient doucement. Je n'en dirai pas plus puisque vous allez venir et réinventer dans cet espace de liberté votre paradis perdu. Ce serait un joli nom : Le Paradis perdu, un paradis perdu dans la zone industrielle du Boulou, à cent mètres de l'autoroute, la planète libre.